Pourquoi il est préférable d'avoir un trou dans son organisation plutôt qu'un trou du cul dans son équipe!

Pourquoi il est préférable d'avoir un trou dans son organisation plutôt qu'un trou du cul dans son équipe!
March 13, 2025

L'erreur classique du dirigeant pressé

Diriger une PME, c'est jongler en permanence avec l'opérationnel et le stratégique. Quand un poste critique se libère, l'urgence pousse souvent à un recrutement à la va-vite. On veut quelqu'un tout de suite, et on réduit les contrôles : références survolées, intuitions mal calibrées, espoirs mal placés.

Résultat ? Vous risquez d'introduire un trou du cul dans votre équipe. Et ce n'est pas une image : il y a des individus qui, par leur attitude, leurs pratiques et leur égo, agissent comme un cancer organisationnel.

Le véritable coût d'un mauvais recrutement

On pense souvent qu'un recrutement raté coûte le salaire du collaborateur + les frais de remplacement. C'est une vision étriquée du problème.

Un individu toxique provoque des dégâts bien plus profonds :

  1. Il démotive votre équipe : Un seul élément nuisible peut détruire la dynamique collective, provoquer des départs et réduire la performance globale.
  2. Il pollue votre culture : Vos valeurs ne sont pas ce que vous affichez en salle de réunion, mais ce que vous tolérez au quotidien.
  3. Il capte votre énergie : Gérer un collaborateur toxique prend un temps fou et vous distrait de ce qui crée réellement de la valeur.
  4. Il fait fuir les bons éléments : Les talents ne restent pas dans un environnement où un incompétent ou un nuisible est toléré.
  5. Il affecte vos clients : Un mauvais élément en interne finit souvent par impacter la qualité de service et donc la satisfaction client.

Bref, ce qui était censé être une solution rapide devient un problème majeur, bien plus coûteux qu'un poste laissé temporairement vacant.

L'importance de l'harmonie et de l'alignement des valeurs

Une entreprise performante repose sur une équipe alignée sur les mêmes valeurs et objectifs. Un collaborateur toxique détruit cette harmonie en semant la discorde, en rendant les interactions pesantes et en créant un climat de méfiance. L'harmonie, ce n'est pas juste du confort, c'est un levier de productivité et d'engagement. Une équipe qui partage une même vision avance plus vite, innove mieux et résiste aux crises.

Si vous laissez un individu toxique saper cette cohésion, vous transformez un moteur puissant en une machine grippée qui consomme plus d'énergie qu'elle n'en produit.

Un trou dans l'organisation ? C'est un problème solvable

L'absence d'un collaborateur crée une tension, certes. Mais cette tension peut être contrôlée et gérée :

  • Vous pouvez redistribuer temporairement les tâches.
  • Vous pouvez optimiser des processus pour réduire la charge de travail.
  • Vous pouvez recourir à un prestataire ou un freelance.
  • Vous pouvez prendre le temps de faire un recrutement rigoureux.

Un trou dans l'organisation est un défi, mais c'est un défi résoluble. Un individu toxique, lui, s'infiltre, se renforce et pourrit progressivement toute la structure.

La discipline du recrutement : un filtre à personnes toxiques

Pour éviter de tomber dans ce piège, appliquez des règles strictes de recrutement :

  1. Toujours prendre des références : Pas de références solides ? Ça sent mauvais.
  2. Chercher l'alignement culturel avant la compétence : Un excellent profil mal aligné finira toujours par poser problème.
  3. Tester en conditions réelles : Parlez, c'est bien. Faire, c'est mieux.
  4. Ne jamais recruter par défaut : Le "bof, il fera l'affaire" est le premier pas vers une catastrophe.
  5. Oser dire non : Mieux vaut attendre le bon que de se lier à une erreur.
  6. Impliquer plusieurs pairs dans le processus de recrutement : Une validation collégiale permet de réduire les biais individuels et d'assurer un meilleur alignement avec l'équipe existante.

Quand et comment faire partir le trou du cul

Une fois que vous avez identifié un collaborateur toxique, le maintenir dans l'entreprise par peur de l'impact de son départ est une erreur. Voici comment procéder :

  1. Utiliser la période d'essai comme un véritable test : Trop d'entreprises laissent passer cette occasion. La période d'essai sert à valider non seulement les compétences, mais aussi l'attitude et l'alignement culturel. Si ça ne colle pas, coupez court sans hésitation.
  2. Diagnostic clair : Faites un bilan objectif de l'impact du collaborateur sur l'équipe et la culture d'entreprise. Observez, recueillez des faits, et ne vous fiez pas uniquement à votre intuition.
  3. Feedback direct : Si vous avez encore un doute, donnez-lui une chance de se réajuster avec un feedback franc. Mais ne vous laissez pas embobiner par des promesses creuses.
  4. Décision rapide : Si le problème persiste, ne tergiversez pas. Les dégâts que cause cette personne à votre équipe sont bien pires que les difficultés temporaires de son départ.
  5. Sortie propre et ferme : Accompagnez le départ de manière respectueuse mais décisive. Pas d'arrangement ambigu, pas de demi-mesure.

Chaque jour passé avec un collaborateur toxique est un jour de trop. Plus vous attendez, plus vous le payez cher.

À retenir :

Les dirigeants qui tolèrent un trou du cul dans leur équipe le font par peur du vide. C'est une erreur fatale. Un trou dans votre organisation peut être géré. Un élément nuisible, lui, fera des ravages invisibles jusqu'au moment où il sera trop tard.

Faites vos recrutements avec rigueur. Et si le bon candidat n'est pas là ? Soyez patient. La performance et la culture de votre entreprise en dépendent.

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